Commentaire littéraire jeannot et collin
Introduction
Au XVIIIe siècle, la voix de ceux que l’on appelle les « philosophes des Lumières » s’élève pour protester contre plusieurs préjugés et notamment contre l’idée d’instruire ses enfants. Aussi dans cet extrait le célèbre penseur Voltaire s’appuie-t-il sur un discours épidictique pour mettre en valeur la forte protestation du gouverneur, personnage maniant les clichés pour détruire la thèse de l’instruction. A la lecture de cet extrait, une question s’impose : Comment Voltaire privilégie-t-il la forme du dialogue argumentatif pour dénoncer l’ignorance ? Pour répondre à cette question, il semble tout d’abord pertinent de s’intéresser à l’art de convaincre ce qui prend la forme d’un dialogue argumentatif où les personnages ne prennent pas la même importance. Dans la même optique, il est intéressant d’analyser l’art de persuader qui complète ce dialogue argumentatif. En outre, il faut souligner le portrait du gouverneur, un personnage qui s’affirme face à des parents qui acquiescent.
1 / L’art de convaincre
A / Une argumentation qui suit une logique inductive
A l’aise dans le discours argumentatif, le gouverneur joue le rôle de leader. Pour que son discours soit plus percutant et éloquent, il utilise un type de raisonnement par induction. Le gouverneur fait appel à des exemples extérieurs introduit dans l’extrait « Voyez toutes nos dames » afin d’attirer l’attention de son interlocuteur, en l’occurrence la mère de Jeannot. En effet, pour défendre sa thèse le gouverneur semble censée par une élocution pédagogue. D’ailleurs, il prend pour exemple les femmes pour faire adhérer la maîtresse de maison comme le montre la période : « Voyez toutes nos dames […] ne savent pas le latin. ». Juste après, la mère du jeune marquis approuve l’idée du gouverneur. Elle rétorque favorablement à celle-ci en amorçant une question anaphorique. La mère veut que son fils le jeune marquis suive l’exemple des femmes. De ce fait, elle