Commentaire le roi se meurt
Eugène Ionesco a écrit en 1962, un de ses plus grands succès, Le Roi se meurt. Cette pièce s’inscrit dans le courant du théâtre de l’absurde dont Ionesco en est l’icône tout comme Les Chaises ou Rhinocéros. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains et dramaturges contemporains et est entré à l’Académie française en 1970. L’œuvre d’Ionesco est une remise en question de la société qu’il ne se prive pas de critiquer. Dans cet extrait, il met en scène Bérenger, un roi égocentrique à qui on vient d’annoncer qu’il va mourir très prochainement et qui ne supporte pas son destin jusqu’à en devenir fou, la cour l’accompagne dans sa lente agonie. Il est intéressant de se demander comment Ionesco donne t’il l’image d’un univers tragique et absurde. Nous étudierons d’abord l’aspect tragique de l’extrait puis les caractéristiques propres au théâtre de l’absurde.
On remarque que ce texte présente un aspect tragique très marqué. Tout d’abord, la notion du temps est essentielle dans ce texte, Bérenger ne peut rien faire pour empêcher sa mort et il a l’impression de faire déjà partie du passé. En effet, l’antithèse de Bérenger « Je ne suis présent qu’au passé » l.50 montre que Bérenger est conscient qu’il est déjà mort pour tous et qu’on ne se souvient même plus de lui. Ensuite on voit qu’il veut être éternel, ce qui est irréalisable comme l’hyperbole à la ligne 38-39 : « Qu’ils se souviennent de moi jusqu’à la fin des temps, et après la fin des temps, dans vingt mille ans,… ». On a l’impression qu’il veut contrôler le temps.
D’autre part, l’opposition entre les deux reines est également tragique. Marguerite, la première épouse du roi symbolise la mort car elle semble ne pas avoir d’amour pour son mari et même souhaiter sa mort : « nous déciderons pour lui »l.36 et « Pas encore, il est encore trop sensé »l.26. De plus, elle est froide et ne s’adresse jamais directement à son mari comme s’il n’était plus là.