Le personnage de roman du XVIIème siècle à nos jours

Manon Lescaut, L'Abbé Prévost

C'est en 1731 que l'Abbé Prévost publie son œuvre littéraire classique intitulée Manon Lescaut, septième et dernier tome des Mémoires d'un Homme de Qualité. L'extrait que nous allons étudier se situe dans la seconde partie du récit et nous dépeint une scène de retrouvailles et de séduction entre le personnage éponyme et le chevalier Des Grieux. Après deux années sans nouvelles l'un de l'autre, Manon rend visite à Des Grieux, qui l'a presque oubliée, au séminaire Saint-Sulpice. Nous nous intéresserons donc a cette scène de séduction entre les deux amants avant de nous intéresser à l'idéalisation de Manon. Nous nous interrogerons sur les éléments qui font de cet extrait, à la fois une scène de séduction, mais également une idéalisation de Manon.

Dans cet extrait du roman Manon Lescaut, l'auteur nous narre une scène de séduction de la part de Manon vers le chevalier Des Grieux. Manon revient vers DG après deux années d'absence après qu'elle l'eut trompé et s'être débarrassée de lui afin de se faire entretenir par un homme plus riche, les maigres gains de DG ne suffisant plus à assouvir son penchant au plaisir. Nous pouvons constater de l'état de détresse dans laquelle se trouvent les deux amants. Les émotions que ressent Manon sont très fortes et appuyées par des pleurs tout au long de cet extrait (« …, elle mit la main devant ses yeux pour cacher quelques larmes », « …, en pleurant à chaudes larmes, ... »). Elle fait notamment preuve d'une rare timidité lorsqu'elle s'adresse à DG (« Elle me dit, d'un ton timide, ... ») avant que celui-ci ne lui confesse son amour indéfectible. Nous pouvons également noter que le discours de Manon n'est que repentance sur son infidélité (« Elle me répéta, en pleurant à chaudes larmes, qu'elle ne prétendait point justifier sa perfidie », « Je prétends mourir, […] impossible que je vive ») et serments et protestations sur son engagement