Commentaire du fragment b49a d'héraclite
A la difficulté, normale, d'analyser les écrits des présocratiques, vient s'ajouter la réputation d'obscurité d'Héraclite (surnommé σκοτεινοζ : l'obscur). Cette réputation vient peut être du dialectique ionien qu'il utilise, mais surtout du fait qu'Héraclite s'est réfugié dans l'hermétisme et qu'il se donne pour le messager d'un λογοζ qui le dépasse et dont il n'est que le truchement.
Nous analyserons le fragment 49 a ( "Nous entrons et nous n'entrons pas dans les mêmes fleuves ; nous sommes et nous ne sommes pas") en posant la question du mouvement du devenir comme champs d'affrontement des opposés et lieu de la synthèse de l'Affirmation et de la Négation.
Nous étudierons tout d'abord l'intuition première d'Héraclite qui transparaît dans ce fragment, c'est-à-dire que tout est mouvement (" ... nous n'entrons pas dans les mêmes fleuves ; ... Nous ne sommes pas") Puis nous nous interrogerons sur le problème de la permanence du mouvement (en lien avec le λογοζ ) afin de comprendre pourquoi il affirme malgré tout que nous sommes. Et enfin nous expliciterons le problème de la synthèse de l'Affirmation et de la Négation dans le mouvement du devenir.
Afin de comprendre l'intuition première d'Héraclite, et de voir comment elle transparaît dans ce fragment, nous nous demanderons tout d'abord pourquoi nous ne pouvons pas, d'une certaine manière, "saisir" le fleuve et l'être. Puis nous rapprocherons cette métaphore du fleuve de la nature de l'âme. Enfin, après avoir étudier le problème de l'insubstantialité de l'âme, nous expliciterons l'intuition d'Héraclite : tout est mouvement.
"Nous n'entrons pas dans les mêmes fleuves", cette phrase a