Commentaire du chapitre vi de pierre et jean- maupassant
1790 mots
8 pages
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le mariage de convenance est une pratique courante qui rapportait aux familles des époux un titre ou de l’argent. Maupassant, auteur réaliste, réalise à travers ses nombreuses œuvres une critique de la société et notamment du mariage arrangé. Il a écrit en 1887 le roman réaliste Pierre et Jean qui est paru en 1888 et dont ce texte est un extrait du chapitre VI. Cette scène nous montre une partie de pêche organisée pour fêter l’installation de Jean dans son nouvel appartement. C’est à ce moment que Jean déclare son amour à Mme Rosémilly. Nous allons maintenant nous demander en quoi l’incongruité de cette scène met en avant une satire du mariage. Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la singularité de cette demande en mariage puis nous verrons comment Maupassant critique le mariage à travers cette scène. Cette scène de demande en mariage présente un caractère insolite. En effet, nous remarquons d’abord que les rôles sont inversés. Traditionnellement, c’est l’homme qui agit avec raison et objectivité tandis que la femme se laisse plus facilement dominée par les sentiments. Or dans ce passage, c’est le contraire : Mme Rosémilly est dite "si peu troublée si raisonnable"(l.418) tandis que Jean est représenté plus insouciant avec "une coquette comédie de l'amour"(l.419) alors que l’adjectif "coquette" est plutôt féminin. D’autre part, ordinairement la demande en mariage est faite par l’homme et non la femme. Or dans cet extrait, c’est Mme Rosémilly formule elle-même la demande "Je suppose naturellement que vous désirez m'épouser" (l.403) alors que pour l’instant Jean ne lui avait parlé que d’amour "Vous vous décidez aujourd'hui à me déclarer votre amour" (l.402). En outre, c’est aussi elle qui demande la main en quelque sorte puisqu’ "elle lui tendit sa main"(l.409) avant même que Jean ne la lui demande. De plus, Jean apparaît ici inexpérimenté puisqu’il lui dit "montrez-moi, […] montrez-moi"(l.368) et qu’il "voulait