Commentaire dernier jour d'un condamné
Dans ce paragraphe, le narrateur se remémore les paroles, les réactions, les gestes d’un prêtre. En effet, il vient de terminer une entrevue avec le prêtre de la prison. Il avait besoin d’être consolé après à sa condamnation. Avant l’arrivée du prêtre, il évoque « une ardente soif de bonnes et consolantes paroles ». Contrairement à ses attentes , le prêtre n’a pas su le rassurer, n’a pas eu de propos compatissants. L e narrateur exprime par une omniprésence de négations son manque de sentiments et de compassion « rien de senti, rien d’attendri,rien de pleuré,rien d’arraché de l’âme,rien qui vint de son cœur pour aller au mien,rien qui fût de lui à moi ». Il considère le prêtre comme un automate qui joue constamment le même rôle précis :consoler avec les mêmes paroles chaque individu. Le discours du prêtre est banal,n’est pas adapté à chaque personne,est « applicable à tout et à tous » Un condamné, toujours fragile, a besoin d’être écouté, d’entendre des paroles réconfortantes. Il se retrouve face à un être blasé qui récite un texte sans aucune attention en manquant de « regard dans l’œil, pas un accent dans la voix, pas un geste dans les mains ». Le Prêtre est pourtant considéré comme un représentant de la religion, de Dieu, un messager de paix censé réunir les hommes, favoriser l’écoute et le dialogue entre eux. Il ne laisse guère de temps au condamné pour s’exprimer. Le narrateur sort de cet entretien sans l’apaisement qu’il attendait. Victor Hugo a peut-être voulu ici dénoncer ces prêtres qui manquent d’humanité, qui jouent un rôle finalement inutile. La société en apportant le droit à un condamné s’il le souhaite de pouvoir parler à un prêtre, représentant la religion, se rassure, prétend être juste et en accord avec Dieu, se libère en quelque sorte de son