Commentaire de l'isolement d'alphonse lamartine
- ou la phrase comme passage
A l'heure, encore actuelle, où la borne phrastique apparaît comme maximale pour le texte dans lequel elle s'insère :
"Pour E. Benveniste, explique M. Charolles (1988: 49), la phrase ne peut en effet servir d'unité entrant dans une organisation supérieure car, au-delà de la phrase, il n'existe pas de règles combinatoires stipulant comment les unités du discours doivent être agencées." Et d'ajouter (1994: 127) que "Le discours commence là où finit le pouvoir des connexions structurales", celles-là même qui font de la phrase la plus grande unité morphosyntaxique. Cette limitation à la phrase se renforce par l'incidence en linguistique de disciplines voisines, comme la logique (qui fait de la phrase une entité abstraite, du simple fait de sa décontextualisation) ou la pragmatique (qui entend lui rendre son ancrage concret), comme si le sens phrastique devait en recevoir des déterminations décisives et pouvait donc être étudié indépendamment d'une théorie de la textualité.
Ainsi R. Martin (1992: 226) explique que "la distinction a été faite entre:
- la composante phrastique, lieu des conditions de vérité, où se déterminent l'acceptabilité et le sens des phrases en tant que telles, ainsi que les relations de vérité qui les unissent (dans une linguistique immanente et purement relationnelle);
- la composante discursive, où la phrase s'insère dans la cohésion du texte [pb. de thématisation à la Halliday et modèle pour la grammaire de texte à la Kintsch & Van Dijk qui repose sur le cadre structural des phrases\propositions, dans son logicisme psycholinguistique - cf. la synthèse de Rastier 1994: 171-174];
- la composante pragmatique, lieu du vrai ou du faux, où la phrase, devenue énoncé, s'interprète dans sa situation énonciative." Dans ce cas, "explique Benveniste, la phrase n'existe que dans l'instant où