Commentaire de texte: samuel beckett, oh les beaux jours
Samuel Beckett, Oh les beaux jours, 1963
Au XXème siècle, La cantatrice chauve de Eugène Ionesco inaugure un nouveau genre littéraire appelé théâtre de l'absurde. Grâce à Oh les beaux jours, Beckett sera considéré comme un des précurseurs de ce mouvement qui porte un regard désabusé sur l'existence, la condition humaine et sur l'absence totale de communication entre les êtres. Cette pièce est un extrait de l'acte I de Oh les beaux jours de Samuel Beckett, écrite en 1963. Winnie est sur scène au côté de son mari sourd, Willie, et interprète un monologue où elle se questionne sur des phases essentielles de la vie mais aussi sur des choses futiles. Nous allons analyser ce que nous dit Samuel Beckett, à travers Winnie, sur le fait d'être Homme. Nous allons analyser comment le registre burlesque permet de dresser un portrait de la condition humaine prise dans son absurdité.
Dans ce monologue, Beckett utilise tous les éléments en sa possession pour mettre en évidence le discours de Winnie.
Tout d'abord, l'auteur irlandais utilise des éléments fondamentaux du théâtre, à savoir les costumes, les décors et les accessoires. Winnie est vêtue d'un habit de soirée, elle est élégante: « La cinquantaine, de beaux restes, blonde de préférence, grassouillette, bras et épaules nus, corsage très décolleté, poitrine plantureuse, collier de perles. ». Pourtant, elle est « enterrée jusqu'au dessus de la taille dans le mamelon, au centre précis de celui-ci ». Il y a un décalage entre la beauté de la robe et l'endroit où elle se trouve. Elle semble ne pas pouvoir en sortir. Hormis le fait qu'elle possède la moitié du corps enterré, elle est dans un lieu désert où seul son mari, Willie, peut la voir. De plus, ce dernier est « allongé par terre, endormi, caché par le mamelon ». Il ne faut pas non plus négliger les accessoires présents sur scène. Ils confortent l'idée que Winnie veuille se sentir belle: elle cherche une brosse, un peigne pour se coiffer. Elle