Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine créée et représentée pour la première fois le 1er janvier 1677 à l’Hôtel de Bourgogne sous le titre Phèdre et Hippolyte. Dans la sixième scène de l’acte V, il est raconté une scène surnaturelle : celle de l’attaque et du meurtre d’Hippolyte par un monstre marin envoyé par le dieu Neptune à la demande de Thésée. Cette scène, par la bienséance, élément essentiel de la doctrine classique, interdit qu’un tel spectacle soit exposé au regard des spectateurs. et aussi matériellement est impossible à représenter directement au spectateur, et est donc racontée à Thésée par un messager qui en a été le témoin : Théramène.
Il s’agira donc de voir comment Racine s’y prend-il pour dénouer la tragédie à travers le récit de Théramène.
Dans un premier temps, nous parlerons d'un long récit classique qui fait tableau. Nous finirons par la puissance de l'écovation.

Dans cette tirade, Théramène nous raconte le combat d'Hippolyte dont il a été témoin. Cette scène est très importante car le dénouement tragique de la pièce se met en place. Ce dénouement met fin au conflit qui opposait Thésée et Théramène, père et fils, conformément aux recommandations d’Aristote. Théramène nous décrit donc le combat entre Hippolyte et un monstre marin.
Par le témoignage de Théramène, le monstre est décrit comme un « indomptable taureau, dragon impétueux ». Cette créature est aussi bien « menaçante » par son « cri effroyable et redoutable » que par son « corps couvert d'écailles jaunissantes ». La description de du monstre s'accentue entre les vers 1516 à 1521 « armé de cornes menaçantes », « dragon impétueux », « font trembler le rivage ».
Le monstre sauvage sème la terreur. « Tout fuit » (v.1525) : « dans le temple voisin chacun cherche un asile ». Il fait fuir les coursiers dont « le crin s'est hérissé ». Dans ce témoignage est introduit le champ lexical de la peur « notre sang s'est glacé », « frayeur », « peur ».
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