Commentaire de : « marie, qui voudrait votre beau nom tourner », ronsard
Marie. A travers ce rigoureux sonnet, extrait des Continuation des Amours, il appelle son inspiratrice à l’aimer. D’abord, nous apprécierons le lyrisme amoureux caractéristique de La Pléiade. Ensuite, nous verrons que pour convaincre sa muse de l’aimer, le poète a recours à une démarche argumentative.
En tant que chef de file de La Pléiade, Pierre de Ronsard fut considéré comme le plus grand poète lyrique de son temps.
Bien que le destinataire soit absent, il ne peut échapper que ce sonnet est construit sous la forme d’un dialogue. La situation d’énonciation met en jeu un emetteur
(« je ») et un récepteur (« vous »). On retrouve ainsi l’expressions du « je » et du
« moi » et la sollicitation du « vous » et du « votre », réunis dans l’intimité amoureuse du « nous ». Ce jeu de pronom, caractéristique du lyrisme amoureux, tisse un réseau de relations en créant un effet de couple, de proximité et de symétrie. Cet effet se trouve amplifié par la forme même du poème : à remarquer que les deux quatrains et deux tercets sont symétriquement rassemblés en couples, conformément aux règles du sonnets.
Ensuite, le lyrisme de ce sonnet ressort par le thème de l’amour. Il est amorcé par un anagramme (Marie/Aimer), et annoncé dès les deux premiers vers ʺencadrésʺ par le nom de l’inspiratrice, mis en apposition : « Marie, qui voudrait votre beau nom tourner/Il trouverait Aimer : aimez-moi donc Marie ». Soulignons au passage que la typographie du mot « Aimer » (première lettre en majuscule) contribue ici à idéaliser l’acte d’« Aimer ». Sur le reste du poème, le thème de l’amour règne par sa périphrase (« la douceur des douceurs la meilleur ») et par son réseau lexical (« aimer », « douceur », « doux », « plaisir », « beau », « Vénus », …). En bon pétrarquisant, Ronsard chante l’amour. Dans cette