Commentaire de la torture de voltaire
3) Du plaidoyer en faveur du Chevalier de la Barre au réquisitoire contre les chevaliers d’Abbeville
Nous chercherons d’abord à montrer comment, par le biais du témoignage de l’exécution du Chevalier de la Barre, Voltaire se présente comme son avocat. Nous étudierons ensuite la condamnation des juges d’Abbeville par Voltaire. Et enfin nous tenterons de comprendre comment l’auteur met ce témoignage au service de sa thèse contre la torture, l’intolérance, le fanatisme. D’entrée de jeu, avec l’exemple criant du Chevalier de la Barre, Voltaire se lance dans un véritable plaidoyer pour mettre en évidence l’innocence de ce jeune noble contre les arrêts injustes des tribunaux. Ainsi, Voltaire considéré comme le plus grand écrivain de son temps, sensible a la douleur des hommes, est aussi un avocat habile ; il présente ses arguments d’une façon subtile et originale. La première périphrase mise en apposition désigne le chevalier : « petit-fils d’un lieutenant-général des armées », ceci laisse deviner le premier argument de Voltaire. Ainsi, il suggère que le simple fait que le grand père du chevalier ait servi la patrie en tant que lieutenant général constitue une raison suffisante pour que la justice français lui exprime sa reconnaissance en graciant sont petit-fils. D’autre part, Voltaire illustre son art de la persuasion en nous poussant une fois de plus à l’identification humaine. Il décrit celui considéré comme un infâme criminel en tant qu’ « un jeune homme de beaucoup d’esprit et d’une grande espérance ». Les lecteurs, surtout les contemporains de l’auteur, découvrent une facette à laquelle ils n’avaient peut-être jamais pensé concernant le Chevalier ; c’est avant tout un jeune homme a la fleur de l’âge. De plus, Voltaire enchaine avec un des arguments centraux de son plaidoyer : le Chevalier a agi à cause de « toute l’étourderie d’une jeunesse effrénée ». Voltaire justifie ce déportement