introduction :

Le Meilleur des Mondes est un des roman clé de l'œuvre de l'auteur anglais Aldous Huxley. Ce livre visionnaire écrit dès 1931 et publié en 1932 décrit une société d'anticipation dans laquelle les êtres humains sont fabriqués par groupes et préprogrammés à leurs tâches futures, ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha, les Bêtas, les Gammas, les Deltas et les Epsilons.
L'extrait qui nous est proposé se déroule dans le Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. Dès la naissance les bébés sont conditionnés suivant leur prédestination et on leur introduit l'état d'esprit qui correspond à leur caste, en effet ici le directeur expose à un groupe d'étudiants les diverses manipulations qu'il effectue sur les bébés Deltas, qui viennent d'êtres soumis à une expérience destinée à créer chez eux une répulsion à l'égard des livres et des fleurs, dans le but d'abolir l'amour de la nature chez les basses classes.
Nous allons donc nous attarder sur le côté contre-utopique de la scène présenté.
Dans un premier temps Huxley illustre dans Le Meilleur des Mondes une société à l'image parfaitement réglée, un univers impersonnel où les hommes n'ont aucune individualité et où règne une dictature heureuse, à l'allure bienveillante mais implicitement totalitaire.

I_ une société impersonnelle :

1)l'absence d'individualité
Tout d'abord, nous remarquons que dans cette société les êtres humains ne possèdent pas de pensé qui leur est propre et à laquelle ils peuvent se référer. Cette absence d'individualité est présente à travers les marques de l'énonciation, en effet les êtres sont privés d'identité, comme nous le montre l'emploie récurent de la 3° personne du singulier « il » et d'expressions indéfinies telles que « l'un des étudiants » (l.1) ou encore « l'étudiant » (l.16) qui témoignent du fait qu'il n'y a pas de données qui déterminent