Commentaire compos Les soleils des ind pendances
Kourouma dans son roman met en scène Fama, « véritable prince malinké, né dans l’or, le manger, l’honneur et les femmes », mais surtout né sous le signe du double. Double qui se concrétise d’abord à travers son rapport à la nature, puis par le biais de sa position « ambigüe » envers la colonisation et l’indépendance, mais surtout, comme tout africain contemporain de cette époque-là, dans son rapport à l’Esprit : tiraillé entre croyance divine et héritage ancestral.
Nous nous intéresserons, en premier lieu, au rapport ambigu qu’entretient l’homme africain avec la nature. N’ayant, pour l’instant, comme référence littéraire négro-africaine que celle présentée par Kourouma, nous nous pencherons sur le point de vue qu’il adopte pour déboucher enfin vers une esthétique de l’hybridation.
La nature dans la littérature négro-africaine fait office de thème récurrent, si non principal. C’est le cas de le dire dans Les soleils des indépendances de Kourouma, où la nature sert de toile de fond au récit. L’importance de a nature est avant tout perçue à travers la description détaillée de la ville et parallèlement comparée au village natal de Fama. La dualité spatiale apparaît d’abord dans cette séparation au cœur-même de la ville, où est mis d’un côté le « quartier nègre » et de l’autre celui des « Blancs ». Pour ensuite bifurquer vers une séparation plus large entre ville et village. En effet l’homme africain qu’est Fama s’identifie plus dans une nature épurée de toute souillure que représentent les bâtisses des « Toubabs ». Dès lors, la description de la ville devient la description de la corruption et de la damnation (p.19). Tandis que le doux souvenir du