Commentaire ce 1er juillet 1988
En l’espèce, M.Billard et Volle sont des salariés à la SNCF. Leur employeur leur a infligé une sanction pécuniaire. Plus précisément, la Société Nationale des Chemins de Fer français a procédé à des « retenues sur la prime de fin d’année ».
Les cheminots ont décidé de porter l’affaire devant le Conseil de prud’hommes de Saint-Etienne. L’objectif étant bien entendu d’annuler cette sanction infligée par l’employeur. Les cheminots firent valoir devant la juridiction de première instance l’illégalité du règlement intérieur qui contrevenait directement aux dispositions de la loi du 4 aout 1982. Par ordonnance du 4 février 1985, le tribunal administratif de Lyon s’estime incompétent et sursoit à statuer sur l’affaire. La question préjudicielle est donc transmise au Conseil d’Etat et c’est ainsi que la juridiction suprême administrative est saisie du litige et va se prononcer sur l’affaire.
La question de droit, problématique juridique centrale de l’arrêt, a laquelle le Conseil d’Etat est confronté est de savoir si un établissement public peut prononcer légalement des sanctions pécuniaires a l’encontre des salariés.
Pour répondre à cette problématique, le Conseil d’Etat va fonder un Principe General du Droit du travail (I) qui revêt une autorité particulière (II).
1. Un nouveau Principe