Comment le caractère fondant de la monnaie complémentaire permet telle de limiter l’économie chrématistique d’aristote ?
Si l’on se positionne dans une acceptation de la définition de la monnaie établie par les économistes orthodoxes, celle-ci se définie par ses trois fonctions, d’unité de compte, d’intermédiaire des échanges et de réserves de valeurs. La première fonction permet d’affecter aux biens et services échangés dans l’économie une valeur exprimée dans l’unité de compte d’une monnaie et de comparer les objets et services à l’aune de leur valeur monétaire. La seconde fonction de la monnaie est de faciliter les échanges de biens et services entre agents, par l’institution d’un bien qui est accepté comme moyen de paiement par tous. Cela permet de ne pas cantonner l’échange à une coïncidence des besoins exprimés par chacune des parties. La dernière fonction de la monnaie est de permettre à l’agent de thésauriser, c’est-à-dire de conserver et éventuellement d’augmenter son stock de monnaie sous forme liquide, pour une dépense ultérieure. La valeur absolue de la monnaie est conservée mais sa valeur relative augmente ou diminue au gré de la variation des prix. Les monnaies nationales, ou officielles telles que l’euro, le yen ou le dollar, remplissent ces trois fonctions.
A côté d’elles, des monnaies complémentaires se sont développées selon un programme différent. Les monnaies complémentaires ont pour une grande part d’entre elles des objectifs économiques. Elles cherchent à stimuler l’activité économique d’une région du monde qui s’appauvrie, ou à promouvoir des activités économiques écologiquement responsables ou socialement éthiques. Leur programme est double, à la fois inciter les agents économiques à dépenser leur monnaie et concentrer cette dépense sur une zone géographique circonscrite et à l’adresse d’entreprises de l’économie solidaire. D’une manière triviale, l’appel lancé aux détenteurs de devises complémentaires, serait « vous détenez de la monnaie, ne la