Comment décider de ce qui est juste ?
Il y a cependant des injustices flagrantes, et pas seulement aux yeux de ceux qui en sont victimes. Or, nous ne pourrions déterminer clairement que telle action est injuste si nous n’avions aucune idée de la justice.
Pour la concorde entre les hommes, il apparaît nécessaire que soit précisément déterminé ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. On ne pourrait s’en remettre à la conscience de chacun, tant il y a de points qui peuvent donner lieu à controverses.
On peut remarque que, d’un point de vue psychologique, chacun considère comme juste non pas tellement ce que sa conscience lui dit être tel, mais bien plutôt ce qui a été fixé comme juste, même si cette décision apparaît très contestable. Ainsi, un enfant, et sans doute aussi adulte, admettra d’être puni s’il a enfreint un règlement connu de lui, fût-il absurde, mais ne l’admettre pas forcément si sa faute avait semblé jusqu’à présent tolérée pas l’autorité à laquelle il est soumis.
Toute décision suppose un choix et donc une participation de la volonté qui tranche entre plusieurs possibilités. Il y aurait donc plusieurs conceptions légitimes de ce qui est juste, si l’on doit en décider.
La légalité ne doit pas être confondue avec la légitimité. Il se peut qu’une loi soit injuste, il se peut aussi qu’elle soit juste, mais appliquée injustement.
Il ne faut surtout pas négliger le terme « décider ». En effet, il n’est pas si évident que nous ayons à décider du juste et de l’injuste, car nous pourrions seulement avoir à le reconnaître. Ce qui est juste, à priori, n’est