Joachim du Bellay est avec Ronsard, un des membres fondateurs de la Pléiade. C’est le rédacteur d’un ouvrage fondamental publié en 1549, Défense et illustration de la langue française. Ce texte est le manifeste de la Pléiade, dont la thèse soutenue est que la langue française est une langue noble qui peut avoir une grande littérature : il n’est ainsi plus nécessaire d’écrire en latin.
Il nait en 1522 dans une famille de la haute noblesse angevine. Le cardinal Jean du Bellay était aussi un des protecteurs de Rabelais. Joachim du Bellay est cependant affligé d’un handicap physique, la surdité, qui va limiter se possibilités de carrière. Il va tenter la diplomatie mais n’a pas grandement réussi. Sa vie et son expérience vont être ses principales sources d’inspiration : il est un de ceux dont la vie va devenir matière à une œuvre.
Du Bellay va revenir très aigri de son séjour à Rome, ce qui va l’inspirer pour produire deux grands ouvrages : les regrets, dans lequel il exprime son amour des choses simples et son dégout du pompeux non nécessaire, et les Antiquités de Rome, où il dénonce la dénaturation des vestiges de la civilisation romaine. On se rend compte dans ces deux ouvrages de la conception très pessimistes du temps qui passe de du Bellay, ainsi que de sa vision des Hommes comme fondamentalement mauvais.
Introduction :
« Comme le champ semé en verdure foisonne », appartient aux Antiquités de Rome. Du Bellay revient de son séjour de Rome.
Le poème traite de la mort des civilisations, visions extrêmement pessimistes qui porte sur le temps destructeur. Du Bellay établit cependant un parallèle entre le cycle de la nature, la moisson agricole, qui se renouvelle et la destruction de l’empire Romain, et donc du temps historique qui est destructeur.
I. Un tableau champêtre
Le champ lexical dominant de ce poème est le champ lexical de l’agriculture ; du premier au dernier mot « champs semé » et « moissonneur », les mots qui ouvre et ferme ce poème appartiennent au