Collage city, fiche de lecture
Colin ROWE (1920-1999) & Fred KOETER (1938)
UNE « THERAPIE » DE LA VILLE MODERNE :
On pourrait résumer le propos de Collage city dans l’idée d’une recherche de thérapie de la ville du mouvement moderne. Suite à l’observation récurrente au cours de la deuxième partie du XXème siècle de ses dysfonctionnements évidents avec son penchant de la ville « traditionnelle », l’objectif est donc d’aboutir à un moyen, un processus, pour assurer une réconciliation entre ces différentes formes de ville.
Les auteurs ne cherchent pas à renier l’architecture moderne (ils ne sont pas opposés aux formes architecturales qu’elle propose), mais lui reprochent son caractère d’idéal, qui l’empêchent de réagir en réponse au contexte urbain dans lequel elle va prendre forme. Un exemple explicite serait celui du plan Voisin de Le Corbusier, où le modèle idéal/fonctionnel de la ville de 3000 habitants nie radicalement le contexte chargé d’histoire et de sens dans lequel elle s’implante.
Le propos n’est donc pas de rompre radicalement avec la ville moderne, mais de l’accommoder avec une sorte d’opposé (la fameuse ville « historique » dont elle a voulu se séparer), liaison ou confrontation dont les rapports conflictuels et compétitifs soient un stimulant à la découverte, à l’expérimentation, au métissage.
IDENTIFIER ET CONFRONTER LES EXTREMES : QUELS OUTILS ?
Pour identifier et confronter ces deux tendances Rowe et Koeter utilisent un outil relativement simple : la comparaison. Ils constituent des groupes d’opposés, associant une notion de l’agencement spatial à son contraire, tel que « plein/vide ». C’est un moyen efficace de mettre en évidence une notion par la confrontation sur le papier avec son opposé. Les diverses strates de la ville (bâti, limites, voirie, etc…) sont ramenées sur le même plan, avec la même représentation : FIGURE / FOND.
Ainsi les deux modèles sont clairement identifiés par le couple OBJET / TEXTURE. Cette distinction constitue