Le cogito de Descartes est une expression célèbre souvent mal comprise. Cogito est un terme latin qui signifie "je pense". Le philosophe René Descartes (1596-1650) en fait le principe de ses méditations métaphysiques, c'est-à-dire la source de toutes ses réflexions philosophiques. Cogito est en fait un raccourci pour "cogito ergo sum" ("je pense, donc je suis") que Descartes prononce dans Le Discours de la méthode (1637) puis dans Les principes de philosophie (proposition 7 et 10). Le cogito est en fait la première idée claire et distincte à partir de laquelle l'on peut élaborer une réflexion. Il garantit l'établissement d'un jugement indubitable du moment que l'on avance méticuleusement dans son raisonnement. Cette idée est claire, c'est-à-dire qu'elle est "présente et manifeste à un esprit attentif" (Principe de philosophie, I), mais aussi distincte, c'est-à-dire "précise et différente de toutes les autres (...) qui ne comprend en soi que ce qui paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut" (ibid.).
Il existe cependant une autre formulation possible du cogito, qui au sens strict ne correspond pas à ce cogito compris comme affirmation de la pensée, mais qui en est une extension : "je suis, j'existe" (Méditation métaphysique). Dans la deuxième Méditation en effet, Descartes écrit : "cette proposition : "je suis, j'existe", est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit". En d'autres termes, du fait que je pense, je peux en déduire que je suis, et du fait que je suis, je sais du même coup que j'existe.
Avant de voir la distinction entre ces deux réflexions, "je suis, j'existe" et "je pense, donc je suis", voyons d'abord comment Descartes met au jour son fameux .Dans le Discours de la méthode, l'enjeu pour Descartes est surtout de présenter sa méthode et de lutter contre le scepticisme : "remarquant que cette vérité, je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus