Déjà, le théâtre, compris dans son sens le plus large, est une réalité à part entière: des dramaturges, des comédiens, des techniciens, des spectateurs, ... D'un point de vue formel, le théâtre est un monde dans le monde, une ville dans la ville, fourmillant d'activité, de vie, ...

Pour se recentrer sur la compréhension la plus commune de la question:
- Les acteurs jouent-ils à vivre, ou vivent-ils en jouant?
- Dans le théâtre moderne, on tente souvent de représenter la réalité, dans toute sa implicité, son tragique dénuement. En cela, le dramaturge et le metteur en scènes peuvent tenter de créer une copie de la réalité, qui sera de toute façon imparfaite.
- Une quantité de conventions sont de rigueur au théâtre (séparation scène-public, éclairage, décors, costumes, ...), ce qui me fait penser que le théâtre n'est pas une copie de la réalité (car ce serait alors une copie de fort mauvaise qualité) mais est au contraire une réalité propre, parallèle mais aussi sécante, car sans cesse le spectateur est appelé à faire des liens, des références entre son monde et celui du spectacle, à se poser des questions, à imaginer, à comparer les deux réalités, ... C'est ainsi que le spectateur passe du rôle passif de consommateur au rôle actif de producteur : c'est lui qui, grâce au travail des comédiens, crée un nouveau monde, le rêve, l'observe, ... En quelque sorte, l'interactivité entre le public et les comédiens, la communication et les liens qu'ils créent entre eux mènent inévitablement à la naissance d'un nouveau monde, faits d'une histoire certes, de personnages, de lieux, etc. mais surtout de contacts humains, ce que le cinéma ne permet pas, puisque ce qui défile en face du spectateur n'est que la projection d'images contenues dans une bobine de plastique. Donc, au delà de l'éventuelle copie théâtrale de la réalité, on peut affirmer qu'est créé chaque soir un nouveau monde, éphémère et différent (dépendant en effet du public, de l'état physique et mental des