Classicisme
Le mot latin «classicus» désigne un individu "de la première classe des citoyens". L'adjectif «classique» apparaît au XVIe siècle avec le sens d'«écrivain de premier ordre», mais ce sont les Romantiques qui, en définissant leur esthétique, imposeront a posteriori le sens que nous donnons aujourd'hui au mot «classicisme» : nous englobons par cette notion l'ensemble de la production littéraire et artistique qui coïncide avec le XVIIe siècle - et surtout avec le règne de Louis XIV -, dans laquelle nous reconnaissons des caractères d'ordre et d'équilibre alliés au goût des codifications esthétiques et morales.
On a pu voir dans ces caractères l'expression privilégiée du «génie français», et il est vrai qu'avec les écrivains classiques, la langue française parvient à la clarté et à l'élégance qui assureront son rayonnement. Cependant on aurait tort de voir dans ce corpus de règles qui constitue le classicisme une conquête de la perfection gagnée sur le naturel et sur le cœur. Au contraire, ce mouvement est toujours guidé par une volonté de conciliation de la sincérité et de la politesse, qui font plutôt du classicisme une école de la maîtrise de soi bâtie sur une recherche de l'harmonie.
1. « Les règles du devoir ».
La querelle des Anciens et des Modernes mit en valeur les divisions des théoriciens classiques à propos de l'Antiquité : s'ils s'inspirent des préceptes d'Aristote, ils n'ont pas pour elle un culte immodéré. Ils n'en retiennent que ce qui fuit l'artifice et l'excessive ingéniosité et visent par là cette intemporalité qui ne peut s'acquérir que par le bon sens. C'est ainsi sur ce dernier que Descartes fonda son Discours de la méthode et, avant Boileau, la génération des doctes (Vaugelas, Chapelain) définit la correction du langage par cet usage clair et raisonné qui l'assimile à une véritable politesse. 2. « La grande règle de toutes les règles » : plaire et instruire.
De tous les classiques, Molière est celui qui eut le plus de