Cinéma et publicité
Les Echos n° 20424 du 14 Mai 2009 • page 10
Le 22 avril sortait le long-métrage consacré aux trente premières années de Chanel, interprété par Audrey Tautou. Et le 6 mai, un spot de publicité dont l'égérie était à nouveau l'actrice. Coïncidence ou coup de communication admirablement maîtrisé ?
Anne Fontaine et les producteurs remercient Chanel pour sa collaboration ». Avec cette dernière mention, brève mais fort bien mis en exergue, se clôt « Coco, avant Chanel », le long-métrage de la réalisatrice de « Nettoyage à sec », sorti le 22 avril. Une biographie léchée _ « un téléfilm ! » grincent les plus acides _ interprétée par l'actrice française Audrey Tautou. Laquelle surgissait inopinément... quinze jours plus tard, le 6 mai, en égérie romanesque dans un coûteux spot de pub consacré, semble-t-il, de façon parfaitement fortuite, au jus mythique de la marque, le N° 5.
Réalisé par Jean-Pierre Jeunet, ce film publicitaire, diffusé au cinéma et à la télévision, est venu opportunément renforcer l'impact du biopic consacré à Chanel. Même si Audrey Tautou y apparaît bien différente de l'aventurière aux abois, prête à tout pour sortir de sa condition médiocre, esquissée dans « Coco avant Chanel ». Brunette, parisienne, sensuelle, allongée dans le mythique Orient-Express, elle n'en porte pas moins _ avec grâce, sinon une totale modernité _ les couleurs de la rue Cambon. Enfin, pour parfaire l'ensemble, un second long-métrage, signé Jan Kounen, relatant les amours tumultueuses de Chanel et du compositeur russe Stravinsky, sera présenté lors de la clôture du Festival de Cannes avant de sortir en salle à l'automne. Dans le rôle de Coco Chanel, Anna Mouglalis, qui fut l'égérie en 2003 d'Allure, un autre parfum de la maison de luxe. En somme, du printemps à l'automne, l'année 2009 aura d'abord été un grand cru Chanel. Hasard ou calcul remarquablement maîtrisé ?
Embrouillamini
Une chose est certaine, dans cet embrouillamini, seule la