Cinna - La clémence d'Auguste
Introduction :
Cinna ou la clémence d’Auguste est considérée comme la meilleure pièce de Corneille et en même temps comme le meilleur « poème tragique » du moment. En effet, à ce moment là Corneille n’est plus seulement le fils d’un grand bourgeois, mais aussi (et surtout) le fils de son œuvre (au sens large du terme). Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un sujet historique mais que cette fois le vrai n’entre pas en conflit avec le vraisemblable.
Création en 1641 et première représentation en 1643 au Théâtre du Marais (un ancien jeu de paume qui a donc une forme rectangulaire).
93 Le titre Cinna ou la clémence d’Auguste laisse à penser qu’il ni a pas un mais deux héros dans cette tragédie (Cinna qui représente l’héroïsme entravé et Auguste qui se fait héros de par sa clémence) et c’est dans cette optique que l’extrait prend tout son sens.
Il s’agit des vers 1693 à 1728, scène trois de l’acte V, c'est-à-dire du dénouement.
Auguste a appris la trahison de Cinna, le désir de vengeance et le rôle de Maxime dans la conspiration et pourtant il pardonne.
Problématique : En quoi et comment « la clémence d’Auguste », tout en proposant un dénouement inattendu à la pièce, place-t-elle Auguste en héros ?
Mouvements du texte : Un texte composé de deux mouvements forts et très appuyés puisqu’ils correspondent aux deux longues répliques qui forment l’extrait où seuls Auguste et Emilie (les deux vrais ennemis de la pièce car c’est le désir de vengeance de la seconde qui rend Cinna plus que tout autre chose complice et instigateur du complot) interviennent.
Etude :
Premier mouvement : Un premier mouvement qui peut être décomposé en trois parties : la première du vers 1693 au vers 1700 où Auguste fait preuve de faiblesse en accusant le sort d’une nouvelle trahison, la deuxième du vers 1701 au vers 1710 où il gracie Cinna et la dernière du vers 1711 au vers 1714 où il gracie Emilie. C’est une tirade au cours de laquelle il fait à la fois preuve de