Christine de pisan
Christine de Pisan est une des rares figures féminines de la littérature française du Moyen Âge.
Originaire de Pisano, près de Bologne, Christine de Pisan gagne la France en 1368, où son père, conférencier d'astrologie à l'université de Bologne, est appelé pour être médecin et astrologue à la cour du roi Charles V.
Elle passe son enfance à la cour du roi, dont elle écrira plus tard la biographie. Elle épouse, vers 1379, Étienne Castel, notaire et secrétaire du roi.
Son époux la laisse veuve (1389) avec trois enfants à vingt-six ans, devant les procès et gênes financières, Christine prétend vivre de sa plume !
C'est au cours de cette période de deuil qu'elle compose l'une de ses plus célèbres ballades exprimant toute sa solitude et ses tourments.
Elle a été impliquée dans la première querelle littéraire française que certains considèrent comme un manifeste, sous une forme primitive, du mouvement féministe. En effet, son Epistre au Dieu d'Amours (1399) et son Dit de la rose (1402) critique de la seconde partie du Roman de la Rose écrite par Jean Meung, provoquèrent des remous considérables dans l’intelligentsia* de l'époque. Ce type de propos était jugé assez scandaleux à l'époque :
« Et jurent fort et promettent et mentent
Estre loiaulx, secrez, et puis s'en vantent. »
*(Classe sociale engagée dans un travail complexe de création et de dissémination de la culture, accompagnée par les artistes et les enseignants.)
Elle propose ses poèmes aux riches, aux princes et au roi et finalement s’impose par son intelligence, son talent et son charme.
Elle fut très courtisée, mais ne céda à personne.
Fidèle à la tradition médiévale, son œuvre exploite largement de nombreux exemples tirés notamment de l'histoire antique. Le Livre du chemin de longue estude (1402-1403) raconte, en 6000 vers environ, un voyage imaginaire au pays de Sagesse et de Raison. L'Advision (1405) est un récit symbolique où l'auteur évoque les malheurs de la France de son