Chine
La Chine se développe. Les investissements étrangers ne cessent d’y croître boostant une croissance économique dépassant les 9% par an, plus de quatre fois la croissance française. En parallèle de cette politique de développement exogène jouant sur ses faibles de coûts de main d’oeuvre et transformant la Chine en atelier du monde, la stratégie de construction de champions nationaux se traduit depuis peu par un rachat d’entreprises européennes et américaines sur des secteurs emblématiques : l’informatique et l’électronique avec les PC d’IBM et les téléviseurs de Thomson, l’automobile avec Rover, l’énergie avec le pétrolier canadien PetroKazahkstan et la tentative avortée du pétrolier américain UNOCAL. Accompagnant cette stratégie de conquête, la Chine s’appuie en même temps sur une intégration plus forte dans le système de gouvernance économique mondial par son acceptation dans l’OMC et par la réévaluation de sa monnaie dont la parité était fixe et définie par rapport au simple dollar.
Mais ce développement accélérée, qui désormais s’appuie de plus en plus sur des investissements dans la recherche et l’innovation préparant la Chine à une nouvelle étape de développement qui pourrait la rendre aussi compétitive que notre Europe, est il durable ? Au-delà des statistiques aux sources improbables promettant la Chine comme centre du monde dans les trente ans qui viennent, il convient de regarder les freins structurels et sociaux auxquels elle commence à se heurter et qui peuvent remettre en cause le miracle chinois.
Le premier frein est le faible niveau de consommation qui ne permet pas encore de tirer la croissance. Malgré certaines affirmations, la Chine est loin de voir émerger une forte classe moyenne disposant d’un niveau de vie comparable au niveau de vie moyen européen. Aujourd’hui, seul quarante millions de personnes vivent avec au minimum 6 000 € par an et une part importante des salaires vont à l’épargne plutôt