Chine : les limites du développement "harmonieux"
La crise financière mondiale, et la réponse que lui a apportée Pékin, ont produit une réaction en chaîne qui n'a rien de vertueux : celle des investissements à perte, des surcapacités monstres, des mauvaises créances, du gaspillage des ressources et des raccourcis en matière de normes environnementales. Ironie du sort, le secteur des énergies renouvelables, qui fait l'objet d'un effort planifié de développement, souffre déjà d'excès majeurs : les équipements pour éoliennes et la production de silicium polycristallin destiné aux panneaux solaires, particulièrement nocif pour l'environnement, sont en surcapacité notoire. Les dizaines de barrages géants en cours d'édification ou à l'étude alimentent la folie d'expansion des industries de construction et pourraient provoquer sur les écosystèmes, le climat et les ressources en eau, des dégâts dont pâtiront les générations à venir.
Tout comme le Japon et la Corée du Sud ont vu leur modèle de croissance s'emballer puis sortir de la piste, en raison du poids des conglomérats (keiretsu et chaebols) monopolistiques, la Chine souffre de la domination de ses State Owned Enterprises (SOE, entreprises d'Etat). Car en captant les financements des plans de relance et en profitant d'un système économique qui favorise l'investissement aux dépens de la redistribution, ces groupes retardent le ralliement effectif de la Chine aux vertus d'un développement