Chef de division
Su n Tz u
vALeuR Des sysTèmes D'InfORmATIOn
80/20
éDITORIAL
Par Philippe Rosé
effet qualitatif
L
e dilemme est probablement plus fréquent qu’on ne le pense : lorsqu’un DSI a déjà dépensé 80 % des investissements pour un projet et qu’il s’aperçoit que le projet va dans le mur, faut-il dépenser les 20 % restants en espérant que cette bouffée d’oxygène permettra de limiter les dégâts ou, au contraire, faut-il consacrer ces 20 % à un autre projet qui, lui, est certain de réussir avec cette même bouffée d’oxygène. Il y a quelques années, en 2003, nous avions soumis cette question à Dan Ariely, à l’époque professeur d’économie du comportement au MIT. Dans une interview pour le magazine CIO, il répondait que la plupart des DSI optaient pour la première solution (continuer à investir même si la probabilité d’échec était très élevée) alors que, selon lui, la seconde solution serait plus pertinente et plus rationnelle car, affirmait-il, « il faut savoir ignorer le passé et considérer les domaines où chaque euro sera le mieux dépensé ». En reconnaissant que ce choix était plus facile à exprimer qu’à réaliser… Et à assumer ! Il serait d’ailleurs intéressant de calculer le coût des décisions irrationnelles (volontaires ou non) concernant les systèmes d’information. Elles ne manquent pas, qu’il s’agisse d’actions mineures au quotidien mais qui, multipliées par le nombre d’entreprises ou d’utilisateurs, finissent par représenter des montants colossaux à l’échelle de la planète, ou qu’il s’agisse de choix stratégiques concernant des projets dans lesquels les entreprises ont budgété des millions d’euros. On trouverait certainement des montants beaucoup plus élevés que ceux calculés par exemple par Gartner pour la « dette technique » (voir ci-contre et pages 2 et 3 de ce numéro). •
Q
ue se passe-t-il lorsqu’il faut investir plus et que, dans le même temps, les ressources diminuent ou, au