Charles baudelaire
Explication
Poème empreint du souvenir de Marie Daubrun, " Chant d’automne " est une composition bipartite. La première partie, composée de quatre quatrains, en alexandrins classiques, est certainement la plus mélancolique des deux. Le thème de l’automne est, en effet, présenté comme annonciateur de désespoir et de mort.
I. Une saison d’enfer
A. Une prophétie lugubre
On peut considérer la première strophe comme composée de trois phrases. Malgré le fait que Baudelaire énonce une vérité peu originale, les mots avec lesquels il s’exprime permettent de comprendre que sa vision des choses est celle d’un homme qui souffre. Le verbe " plonger ", dans la première phrase, indique l’expression d’une chute . L’allusion aux " ténèbres ", donne une image obscure de sa chute. L’ouverture du poème par l’adverbe de temps " bientôt ", l’emploi du verbe " plonger " à la première personne du pluriel, avec la valeur catégorique du futur, l’antéposition de l’épithète " froides " donnent à cette ouverture l’allure d’une prédiction sombre renforcée par la tonalité funèbre de l’allitération en [r] de ce vers.
La deuxième phrase, qui s’ouvre par l’interjection " Adieu ", marque le regret lié à la perte de l’été et fait antithèse avec les propos de la première phrase. Ce regret est rendu presque tragique par son expression à la modalité exclamative. Le changement de personne, dans la troisième phrase, marque l’implication du poète. Confidence d’une sensation sonore, " j’entends ", absolument pas exagérée quant à la proportion du bruit bien que son interprétation soit subjective. L'adjectif " funèbres ", qui rime avec " ténèbres ", fait comme un écho au climat lugubre instauré par ce substantif.
B. Un mauvais pressentiment
L’adverbe de temps " déjà " marque le pessimisme du poète. Il redoute, à travers l’hiver, le spectre de la mort. Baudelaire craint tous les drames qu’il peut vivre en hiver. Application de