Changement
DOSSIER EN LIGNE > Éducation spécialisée
Publication n° 570 du 29 mars 2001
Thèmes : Direction, Institution.
Comment conduire le changement dans le secteur socio-éducatif ?
Le monde se transforme et il faut évoluer avec lui. Mais changer ne prouve rien en soi. Encore faut-il savoir pourquoi et comment on change. Exemple à travers deux institutions
Toute tentative de modification dans l’organisation du travail provoque inévitablement des phénomènes de résistance au changement : inertie face aux propositions d’évolution, refus de modifier son système de pensée ou de représentation, blocage dans la mise en application des transformations décidées… À ce réflexe se rajoutent un certain nombre d’autres caractéristiques propres au secteur socio-éducatif : une culture professionnelle de rapport de force faite d’opposition et de suspicion, une hésitation parfois face aux risques inhérents au mythe du risque-zéro, sans oublier l’inertie institutionnelle qui freine les prises d’initiative ou le corporatisme qui amène à se méfier des autres professionnels.
Pour autant, si les réflexes face au changement sont parfois conservateurs, les évolutions proposées ne sont pas par essence, ni salutaires, ni profitables. Ainsi, l’utilisation de concept telle la rationalisation des coûts budgétaires ou l’évocation d’une évaluation permettant d’identifier la rentabilité des dispositifs sociaux ont pu faire craindre un alignement sur des modes de fonctionnement de type libéral, voire une ouverture du social au secteur privé. On assiste par exemple à une tentative d’application au travail social de la décomposition taylorienne du travail [1]. En effet, certains managers du social semblent vouloir s’inspirer d’un tel modèle : découpage de l’action des professionnels en contenus et tâches prédéfinis (accueil/diagnostic/intervention), spécialisations des interventions (spécialistes du logement/spécialiste de l’insertion/spécialiste de