Cela s'appelle l'amour
INTRODUCTION
Ecrivain et philosophe de l’absurde mais aussi grand metteur en scène du soleil, de la mer et de la lumière, Camus un moment rattaché au mouvement existentialiste propose ici une pièce dans laquelle le bonheur individuel est sacrifié à l’enjeu révolutionnaire.
Kaliayev et Dora se rejoignent et s’opposent à la fois sur ce sujet.
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I. LE TEMPS DE PAROLE DES PERSONNAGES SUR SCÈNE
Dora parle plus et plus longtemps que Kaliayev car c’est elle qui exprime le plus clairement la lutte entre la tentation d’un bonheur facile et le sacrifice nécessaire à la pureté de la cause révolutionnaire.
ð Dès lors la question est posée : Les Justes ont ils droit à la tendresse ?
II. LES DIDASCALIES
Elles sont là pour exprimer les état d’âme des personnages, leur évolution psychoaffective révélée par des gestes très réduits, dans le jour sonore des intonations ; dans les regards enfin.
ð La dynamique gestuelle est très pauvre, ce sont les expressions du visage et des voix qui traduisent la tension dramatique extrême de cette scène.
III. LA PONCTUATION
« ? » : La peur, l’urgence.
ð Dora se fait pressante dans un début de désespoir.
« … » : le doute, l’égarement, le déchirement entre deux aspirations.
IV. RÉSEAUX LEXICAUX
- Réseau lexical du sentiment : amour, orgueil, égoïsme, souffrance - de nombreuses occurrences du mot amour, tendresse mais aussi des connotations agressives dans les termes égoïsme, angoisse, révolte -.
ð Tentatives douloureuses pour distinguer les différentes sortes d’amour possible et analyser la complexité du rapport à l’autre et des autres. L’amour du peuple et l’amour des autres sont-ils compatibles ? La cause révolutionnaire comme la cause mystique s’offrent-elles une autre affection ou exige t’elle le sacrifice total, l’abnégation absolue ?
- Le