Ce qui deviendrait l' homme sans religion
«Sans aucun doute l’homme alors se trouvera dans une situation difficile; il sera contraint de s’avouer toute sa détresse, sa petitesse dans l’ensemble de l’univers; il ne sera plus le centre de la création, l’objet des tendres soins d’une Providence bénévole. Il se trouvera dans la même situation qu’un enfant qui a quitté la maison paternelle où il se sentait si bien et où il avait chaud. Mais le stade de l’infantilisme n’est-il pas destiné à être dépassé? L’homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfin s’aventurer dans l’univers hostile. On peut appeler cela «l’éducation en vue de la réalité»; ai-je besoin de vous dire que mon unique dessein, en écrivant cette étude, est d’attirer l’attention sur la nécessité qui s’impose de réaliser ce progrès? »
Sigmund Freud
Sigmund Freud, médecin neurologiste autrichien du 19e siècle (né le 6 mai 1856 à Freiberg en Moravie et mort le 23 septembre 1939 à Londres) est connu comme fondateur de la psychanalyse. Il est un des esprits les plus marquants et influents du 20e siècle.
Cet extrait nous présente l’approche freudienne par rapport à la religion. Que deviendrait l’homme si Dieu n’existait pas ? De part sa formation scientifique, Freud est athéiste. Il se montre même comme adversaire de n’importe quelle idée religieuse: il compare la religion à une névrose infantile. Son raisonnement est triple : anthropologique, ontogénétique et phylogénétique.
D’un point de vue anthropologique, la religion est définie comme un mécanisme de protection contre l’infériorité humaine: l’homme personnalise les forces de la nature et les met sur un piédestal. Ces forces le protègent, un peu comme le faisait le père pendant l’enfance.
La deuxième approche est ontogénétique : la relation ambivalente entre l’enfant et son père se poursuit à l’âge adulte. L’adulte reconnaît qu’il ne peut se protéger contre les son extérieur et se tourne alors vers une divinité.
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