Carbonari
Le phénomène politique et insurrectionnel de la Charbonnerie fut d'abord italien, avant de connaître par la suite des ramifications en France. C'est le révolutionnaire français Pierre-Joseph Briot, lui-même franc-maçon du rite de Misraïm et « Bon cousin charbonnier » du rite du Grand Alexandre de la confiance, qui importa ce rite à Naples, fin 1809. Il participa sans doute à l'unification secrète des divers groupes italiens sous l'égide de la Carbonaria.
L'inquiétude du pouvoir vis-à-vis de ce mouvement transparaît dans plusieurs passages de Lucien Leuwen de Stendhal. À la revendication d'une monarchie constitutionnelle libérale venait s'ajouter la volonté d'unité et d'indépendance nationale.
Après 1817, le carbonarisme entretint une agitation endémique dans la péninsule. Elle débuta par le soulèvement de Macerata, dans les Marches pontificales (1817), et elle culmina dans la vague révolutionnaire de 1820-1821, à Naples et en Piémont où Charles-Albert de Savoie-Carignan, héritier du trône, avait encouragé les conspirateurs.
En juillet 1820, une insurrection dirigée par le général Gabriel Pepe fut organisée à Naples par la Carbonaria pour obtenir de Ferdinand IV une constitution. En mars 1821, les Carbonari dirigés par l'officier Santorre di Santarosa orchestrèrent un nouveau soulèvement au Piémont qui mena à l'abdication du souverain et à l'accession au trône du roi libéral Charles-Albert. Dans les deux cas, le souverain accorda une constitution avant que les troupes autrichiennes n'interviennent pour rétablir l'absolutisme dans le cadre de la politique des Congrès : congrès de Troppau en octobre 1820 et de Laybach en janvier 1821. Les constitutions furent ensuite abrogées et