canon en action
La représentation de la guerre
HG 3
ème
/ Histoire des arts / Buthaud / Futurisme / 08/12/2013 / 5
Afin d’expliquer un peu plus clairement cette sorte d’incapacité du futurisme à s’imprégner de la guerre d’une manière convaincante, prenons l’exemple
de la peinture de Gino Severini.
Pour Severini, ce fut l’année 1915 qui fut sans doute la plus productive
côté peinture et cela coïncide
avec l’entrée en guerre de l’Italie, au mois de mai.
Dans sa toile intitulée
Canons en action
(1915), Severini tente de peindre la guerre telle qu’elle devrait
être. La guerre est censée être, pour ceux qui la vivent au quotidien, du vacarme, du feu et de la
ferraille en mouvement. Or, à l’image de la vigueur nationaliste et violente caractéristiq
ue du futurisme, ce sont des mots très techniques qui illustrent le combat. Des « boum », « courbe graduelle
vers la terre », des mots faisant allusion à la France ou à l’odeur du canon ornent cette toile.
Severini ne va pas exprimer dans cette toile que
l’artilleur, qui se fond littéralement dans sa pièce, a mal dans les reins, est presque rendu sourd de par le vacarme et qu’il doit subir les tirs de contre
-
batterie de l’ennemi. Pour les futuristes, la guerre est tout autre.
Elle
n’
est pas censée être sale,
bruyante et teintée d’horreur certes
: toutes ces caractéristiques ne sont pas dans
Canon en action
.
2.
La représentation de la modernité
Plusieurs éléments caractérisent la représentation de la modernité industrielle
Avec cette toile, c’est
l’apogée du « réalisme idéiste » comme dirait Severini, c’est
-à-dire que
l’individu (cette fois
-ci pris dans les deux sens du terme) est absent. Tout ce qui se trouve dans cette toile, ce sont les « étiquettes plastiques »
d’idéaux qui montrent que la mac
hine remplace
progressivement l’homme.