canniblale didier daeninckx
318 mots
2 pages
Nous sommes en Nouvelle Calédonie, le vieux kanak Gocéné et son ami blanc, Caroz sont bloquéspar deux rebelles à l'entrée du village Tendo. Caroz abandonne Gocéné qui doit poursuivre seul.Alors Gocéné leur raconte que le français qu'ils viennent de chasser l'a défendu auparavant contre lapolice.Comme les jeunes kanaks ne le croient pas, Gocéné commence à leur raconter son voyage à Paris en1931, lors de l'Exposition coloniale.L’armée française propose à plusieurs membres de différentes tribus de représenter « la cultureancestrale de l’Océanie » lors de l’exposition coloniale de Paris. Ils embarquent alors tous endirection de la France mais le voyage ne se déroule pas bien : trois d’entre eux meurent.Arrivés en France, les kanaks sont traités comme des animaux : ils sont « logés » dans le zoo deVincennes, à côté des lions et du marigot des crocodiles. L’exposition coloniale de Paris se révèle êtreune sorte d’immense foire mettant en scène les territoires et les populations de l’empire coloniale :«On nous jetait du pain, des bananes, des cacahuètes, des caramels… Des cailloux aussi. Les femmesdansaient, les hommes évidaient le tronc d’arbre en cadence, et toutes les cinq minutes l’un desnôtres devait pousser un grand cri, en montrant les dents, pour impressionner les badauds. Nousn’avions plus une seule minute de tranquillité, même notre repas faisait partie du spectacle. »Les Kanak sont traités comme une marchandise humaine, sur leur enclos est inscrit : « hommesanthropophages de Nouvelle-Calédonie ». Quelques jours avant l’inauguration officielle, tous lescrocodiles du marigot meurent empoisonnés ou victimes d’une nourriture inadaptée. Pour yremédier, ils trouvent une solution : le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaiterenouveler l’intérêt du public, prête ses crocodiles en échange de kanak, «En échange, je leur aipromis de leur prêter une trentaine de Canaques. Ils nous les rendront en septembre, à la fin de