Incipit : « Il y avait en Westphalie […] il fallait dire que tout est mieux. », Candide (l'incipit) chapitre 1 Introduction : Ce passage qui ouvre le conte philosophiqueCandide de Voltaire, décrit le château de Thunder-ten tronckh et ses habitants. Le lecteur fait connaissance avec Candide, héros éponyme, qui évolue dans un milieu noble et merveilleux. Si cette première page présente les caractéristiques d’un incipit de conte traditionnel (I), nous verrons qu’elle permet surtout de mettre en valeur le projet critique de Voltaire (II) I – L’incipit d’un conte traditionnel A – Un incipit de conte ♦ Le chapitre 1 de Candide commence comme un conte merveilleux : la locution verbale « il y avait » qui ouvre l’histoire fait immédiatement songer aux ouvertures de contes de fées (« il était une fois »). ♦ On retrouve également dans cet incipit des procédés d’oralité. Il faut savoir que l’oralité est un des éléments essentiels du conte. Le conte s’inscrit en effet dans la famille de la littérature orale qui se transmet par le bouche à oreilles (et non par les livres). L’oralité distingue notamment le conte d’autres genres courts comme la nouvelle. Dans cet incipit de Candide, on observe une langue simple et un développement linéaire de l’histoire propre à l’oralité (« Il y avait en Westphalie… », « Monsieur le baron était… », « Pangloss enseignait… » etc). Surtout, l’intervention de Voltaire lui donne la position de conteur (« c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide »). Notez par ailleurs la présence de quelques mots archaïques (« icelui » dans le titre du chapitre 1) qui inscrivent le récit dans une longue tradition. ♦ Le récit n’est par ailleurs ancré dans aucune temporalité précise : relevez l’absence de complément circonstanciel de temps permettant de rattacher ce début de conte à une époque précise. Seul l’imparfait est utilisé dans cette première page : il s’agit du temps de la description, propre aux ouvertures de