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Au sein de la forêt boréale, la plus vaste forêt du monde, Hydro-Québec, compagnie d’Etat, prévoit la construction d’un gigantesque complexe hydroélectrique, sur le territoire ancestral du peuple Innu, et en particulier sur les terres et la rivière parcourues depuis des millénaires par les Innu d’Ekuanitshit (Mingan) sur la côte-nord du Québec .
Hydro-Québec souhaite en effet construire quatre centrales sur la rivière Romaine, l’une des dernières grandes rivières encore vierges du Québec. Le chantier durera treize ans et consiste à construire deux centrales en aval respectivement sous 61 m et 153 m de chute nette, alors que celles en amont auront des réserves d’eau d’une hauteur de chute de 93 m à 116 m. Le complexe va coûter 8 milliards de dollars et pour accéder aux chantiers et aux sites, Hydro-Québec devra construire 230 kilomètres de route dans le roc perturbant la vie naturelle de cette forêt boréale encore préservée. Ces travaux vont ouvrir le territoire ancestral Innu aux compagnies minières, aux entreprises forestières et à une chasse de loisir illégitime, envahissante et parfois commerciale.
Inquiètes de l’impact sur l’environnement de ce méga-projet hydroélectrique, des associations canadiennes écologistes commencent à se mobiliser contre la construction des barrages argumentant aussi sur le fait que celle-ci va être extrêmement coûteuse, que les emplois générés seront ponctuels et qu’il n’y a pour l’instant aucun acheteur en vue pour sa production. L’État de New York qui s’était engagé avant 2004 à acheter son hydroélectricité au Québec a changé son fusil d’épaule en souhaitant respecter le protocole de Kyoto qui ne considère plus l’électricité produite par les grandes centrales comme une énergie propre et l’exclut dorénavant de son répertoire des énergies renouvelables. En effet, seule le sera l’hydroélectricité produite à partir de centrales au fil de l’eau.
Mais surtout, le projet