Caisse de compensation
Avec un système généralisé d’attribution des subventions, la caisse de compensation, conçue au départ pour sauvegarder le pouvoir d’achat des plus démunis, a profité surtout aux riches et aux industriels. En effet, 20% des ménages les plus aisés perçoivent 75% des subventions, tandis que les 20% les plus démunis ne bénéficient que de 1%. Par ailleurs, ce système de subventions profite aux entreprises qui détournent les produits subventionnés (farine, sucre, gaze butane) destinés à l’usage domestique vers un usage industriel. A titre d’exemple, les subventions profitent principalement aux industries grandes consommatrices de sucre et de matières grasses telle l'industrie agroalimentaire, notamment les limonadiers et les pâtissiers qui, au lieu d’utiliser les sucres liquides, continuent à acheter du sucre subventionné pour le dissoudre dans l’eau afin de l’utiliser dans leurs fabrications. Il faut savoir que sur les 4,5 milliards de DH de subventions pour le fioul en 2011, 1,5 milliard de DH va aux industriels du secteur privé et à l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) et 3 milliards à l’Office National de l’Electricité (ONE), toutes les deux des entreprises publiques largement bénéficiaires.
En plus d’être injuste, la caisse de compensation est inefficace. A cet égard, soulignons que les défaillances au niveau de la gestion de la subvention (fixation des marges sur des périodes trop longues, des arriérés de paiement, etc.) créent un manque à gagner pour les opérateurs. Ces derniers tentent de compenser en « trichant » sur la qualité des produits subventionnés, notamment pour la farine, et sur le poids des bouteilles de gaz butane ou encore en vendant à un prix supérieur à celui subventionné. Dès lors, une partie du pouvoir d’achat transféré par le biais des subventions aux ménages se trouve, in fine, capturée par les entreprises et les multiples intermédiaires sur les marchés. Et, cerise sur le gâteau, le système de