Broderie lunéville à travers l'arbre
Passionnée de broderie depuis de longues années, j’ai repris des études en 2002 pour passer un Brevet des Métiers d’Art en broderie haute couture. Broderie, où on utilise essentiellement le crochet de Lunéville pour la pose de perles et de paillettes. J’ai ensuite brodée dans des ateliers de broderie pour les collections de Haute Couture pendant deux années et enseigner la broderie.
Mais qu'est-ce que la broderie Lunéville ?
Le point de Lunéville, qui depuis le XIXe siècle doit son nom à la ville, est avant tout un pont de chaînette exécuté sur du tulle. On y découvre la possibilité d'utiliser un crochet pour réaliser le point sur un support tendu sur un métier.
Grâce à cette technique, la vitesse d'exécution s'accélère, le travail est plus précis, les motifs peuvent être plus délicats et le point beaucoup plus petit.
Si la technique de la broderie a évolué, il en va de même pour la broderie elle-même. Blanche hier, elle se fait maintenant noire ou colorée. Toutefois, la renommée de Lunéville ne viendra qu'en 1865 lorsque Monsieur Ferry-Bonnechaux découvre la technique permettant de poser les perles et les paillettes à l'aide du crochet. Le succès est immédiat. En 1875, c'est la vogue du jais noir ; en 1889, on la pare de toutes les couleurs. En 1891, les paillettes plus légères et plus brillantes sont, elles aussi, à la mode. C'est une véritable envolée de la broderie. Chaque année la mode a ses exigences, aussi les brodeurs doivent innover, inventer et proposer des couleurs et des motifs toujours nouveaux.
La guerre de 1914 mettra un frein à ce commerce florissant jusqu'en 1918 où les années folles raccourcissent les robes et les couvrent de perles. Jusqu'en 1928 les brodeuses ne cessent d'œuvrer pour satisfaire à la mode, à la ville dans les ateliers, mais aussi à la campagne où les ouvriers travaillent à domicile. La première école d'apprentissage