Bozhugo

657 mots 3 pages
Hugo, à travers les strophes de Booz endormi nous dépeint le personnage d’un homme, cultivateur aisé qui se singularise par sa générosité, sa bienveillance et sa droiture d’esprit. Par ces qualités, Booz attire d’avantage l’admiration qu’un homme qui aurait pour lui la jeunesse mais pas cet altruisme que le vieillard prodigue en toute modestie.

Le premier écart de langage sur lequel nous nous pencherons est celui qu’on retrouve au deuxième vers de la troisième strophe. Écart de langage intéressant puisqu’il s’agit ici d’une métonymie. En effet, dans ce vers, ce n’est pas la gerbe de blé qui est exempte d’avarice et de haine, c’est le cultivateur, au moment où il confectionne la gerbe qui n’est point avare ni haineux. Cette figure de style met l’accent sur la modestie du personnage et la propension qu’il a à ne pas se mettre en avant, s’effaçant humblement. Nous pourrions par exemple illustrer cet effet par celui, comparable, qu’est censé produire l’expression courante (à l’université du moins) suivante : « mon travail mérite un 12 », disant cela, l’étudiant signifie que lui-même mérite cette cote pour la réalisation de son travail mais pour ne pas sembler prétentieux, il attribue cette propriété à son travail seul.
Une autre métasémème digne d’intérêt se retrouve à la fin de la 4e strophe, nous y voyons une adroite comparaison oscillant sensiblement entre motivée et non motivée. Hugo comparant les sacs de grains à des fontaines publiques, a pris le soin de précéder les deux éléments de ce qui, sémantiquement, semble être leur point de comparaison : le fait qu’ils sont l’un comme l’autre ruisselants. Mais syntaxiquement, le participe présent se rapporte à Cet homme de début de strophe. Le lien se fait alors de lui-même : à nouveau, Booz s’efface, il laisse croire à une première lecture rapide et inattentive que ce sont ses sacs qui ruissèlent d’eux-mêmes alors que, bien sûr, il est l’artisan de ce ruissellement. Penchons nous donc sur cette comparaison presque

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