Au premier abord, on remarque rapidement que le comportement des personnages lors du repas n’est pas favorable à l’égard de Boule de Suif. En effet, tout au long de cet extrait on nous présente des hommes et des femmes qui font preuve d’avarice vis-à-vis Boule de Suif en ce qui concerne leur nourriture. Comme le démontre ce passage tiré du texte : « Personne ne la regardait, ne songeait à elle. Elle se sentait noyée dans le mépris de ces gredins honnêtes qui l’avaient sacrifiée d’abord, rejetée ensuite, comme une chose malpropre et inutile.» ( Boule de Suif, 1880, p. 128, l. 1383, 1384, 1385) Il est évident suite à ce court extrait qu’ils n’ont aucune intention de partager leur repas avec elle, malgré le fait qu’elle avait séparé le sien avec eux plus tôt dans le voyage. Ceci est aussi lié au fait que dès son retour d’avec le prussien on met Boule de Suif à l’écart. Quand elle arrive et monte dans la diligence, elle salue les autres et en retour n’a droit qu’à du mépris et des regards dégradants et abaissants, comme on le constate avec cette comparaison tirée de la nouvelle de Maupassant :« Tout le monde s’emblait affairé, et l’on se tenait loin d’elle comme si elle eût apporté une infection dans ses jupes.» ( Boule de Suif, 1880, p. 126, l. 1322, 1323) Ici on comprend assez rapidement que les autres passagers l’ignorent et l’écartent du groupe comme par peur de contracter un virus dont elle serait porteuse. Bref, ces exemples démontrent le manque d’humanisme des personnages de cette œuvre et le flagrant manque d’optimisme de l’auteur face à la bonté humaine.
Par ailleurs, on peut aussi observer que l’attitude des personnages féminins tout au long de cette aventure n’est pas ce à quoi on pourrait s’attendre normalement des femmes à cette époque. Au retour de Boule de Suif, les femmes, qui l’ont-elles mêmes poussée dans les bras du prussien l’ignorent carrément. Quand Élisabeth Rousset salut la femme du manufacturier, cette dernière : « fit de la tête seule un