Bouete
Meursault est étranger à lui-même. Il est totalement indifférent aux valeurs morales et surtout sociales. Il est étonnant pour le lecteur de constater que la demande du mariage émane de la femme. Lorsque le roman a été écrit, les conventions sociales voulaient que ce soit l’homme qui propose un tel engagement. Le héros n’éprouve rien pour Marie et il le lui dit sans détour. L’amour ne « signifiant rien… et que sans doute je ne l’aimais pas ». De la même façon il lui répond qu’il aurait agi sans rien changer avec une autre femme. Le mariage, encore à cette époque, était considéré comme un engagement définitif. Or, Meursault est présenté comme un homme irrésolu. Il se laisser pousser dans ses retranchements par Marie. C’est elle et lui qui dirige la conversation, elle parle beaucoup. Ce discours au style indirect montre le déséquilibre flagrant entre les questions toujours relancés par Marie et les deux seules réponses du héros : deux adverbes au caractère définitif « Non » et « naturellement » montrent à quel point il cherche à clore ce dialogue de sourds. Il faut noter le nombre important d’interrogations indirectes qui sont formulées par Marie et auxquelles Meursault répond d’une façon mécanique : « elle demandé si... J’ai dit que » « elle a voulu savoir si… j’ai répondu que » « a-t’elle dit… Je lui ai expliqué que » « elle a observé / elle a parlé/ elle voulait savoir si… j’ai répondu ». Après toutes ces questions de marie et les brèves réponses du héros, le texte prend un tour nouveau et s’articule sur