Bossuet - oraison funèbre d'henriette d'anglette d'
2252 mots
10 pages
Lecture analytique – Bossuet, Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre (1670) Introduction : [Amorce :] Nommé précepteur du dauphin, fils du roi, Bossuet vit à la Cour sous le règne de Louis XIV. Il publie des ouvrages pédagogiques et religieux et prononce des oraisons funèbres dans un style édifiant. Le 30 juin 1670, la mort soudaine d'Henriette d'Angleterre, épouse du frère du roi, Philippe d’Orléans, plonge la
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1) qui désigne le roi et sa cour : cette figure de style lui permet de mettre en évidence l’élévation des grands de ce monde et, par un phénomène de mise en abîme, de suggérer l’incommensurable grandeur de Dieu, devant qui tout est humilié.=> La solennité du propos est soutenue par le rythme binaire dans la phrase « Pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir » (l. 2). La protase et l’apodose ont ici le même nombre de syllabes (9) : cet équilibre souligne la gravité de la parole du prélat. Le travail sur le rythme et la syntaxe se poursuit à la phrase suivante : « Leur élévation en est la cause ; et il les épargne si peu, qu’il ne craint pas de les sacrifier à l’instruction du reste des hommes » (l. 2 à 4) : le rythme ternaire …afficher plus de contenu…
ô nuit effroyable ! », l. 9 ; « Madame se meurt ! Madame est morte ! », l. 10-11 ; « Quoi donc ! », l. 24 ; « avec quelles grâces ! », l. 27) ainsi que les questions rhétoriques (« Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? », l. 11-12 ; « elle devait périr si tôt ? », l. 24-25) contribuent à mettre en place un registre tragique. Elles suscitent l'horreur, la pitié et l'effroi de l'incompréhension devant le spectacle de la mort foudroyante d'une jeune beauté royale.=> Le travail sur le rythme renforce la dimension dramatique : les phrases, dans tout ce passage, sont courtes : elles illustrent l’agitation qui règne dans le palais. Cette dramatisation est soulignée par des effets de répétition et des parallélismes de construction :« Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable ! », l. 9 ; « Madame se meurt ! Madame est morte ! », l. 10-11 ; notez