Boite raciste
• Par Marie Tranchant • Publié le 29/03/2013 à 18:41
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Des étudiants haïtiens se sont vus refuser l’entrée de diverses boites de nuit à LilleBryan Steffy/AFP
Ces futurs éducateurs, en formation à Roubaix, n’ont pas pu entrer dans plusieurs établissements à la mode du centre-ville. La mairie a lancé une enquête pour vérifier ces accusations de discrimination.
Il y a deux semaines, plusieurs étudiants haïtiens en formation à Roubaix ont souhaité découvrir la vie nocturne lilloise avec quelques copains de classe. Mais l’entrée de plusieurs établissements leur a été refusée. Les étudiants dénoncent une situation de discrimination .
Des cas comme celui-là, à en croire les associations et la mairie, il y en a régulièrement. Mais cette fois, le témoignage est précis, et a été transmis à la presse.
C’est d’abord Libération qui en parle: le 16 mars, à Lille, quatre étudiants haïtiens en formation à l’ENPJJ (Ecole Nationale de la Protection judiciaire de la jeunesse) n’ont pas pu rentrer dans des établissements de nuit lors d’une soirée entre collègues. Pour eux et leurs amis blancs, pas de doute, il s’agit de discrimination.
Marion Schmidt, 22 ans, éducatrice stagiaire, raconte: «On a voulu emmener nos amis haïtiens sortir, c’était leur dernier week-end à l’école.» Vers minuit, ils se retrouvent et se dirigent vers le Latina Café où Marion et ses amis vont danser régulièrement. «Ce soir, ce ne sont que les habitués, n’insistez pas, il y a trop de monde», leur lance le videur. A la Boucherie, un autre bar dansant, les collègues haïtiens sont aussi refoulés: «Vous, ce n’est pas possible.» La raison invoquée? Pas assez bien habillés. «Ils étaient en pantalon et chemise», se souvient pourtant la jeune femme. Découragé, l’un des quatre Haïtiens décide de partir. Les autres tentent leur chance au Network, mais là non plus, on ne veut pas d’eux. Dans un bar où ils connaissent le patron, on les