Blablabla
La société du XVIIe siècle en est une fortement marquée par le pouvoir politique en place. De fait, dès la première moitié du siècle, lorsque Richelieu met en place l’Académie française, il donne une direction aux écrivains, les encourage à suivre des règles figées, règles auxquelles le public s’attache et qu’il finit par demander. C’est, entre autres, sous cette pression que naît le classicisme, courant littéraire essentiel à la mise en place du véritable théâtre français. Ce courant ne sera qu’encouragé par Louis XIV lorsqu’il obtiendra le trône. Considéré comme la fine pointe du raffinement français, il soutient à merveille les principes du roi et de la noblesse qui l’entoure, soit la représentation, la bienséance et le respect de l’ordre social. C’est dans ce cadre que Molière met en scène Dom Juan. Ce personnage noble s’approprie tous les pouvoirs, comme tout homme de sa classe. La manipulation de la classe supérieure est d’ailleurs bien démontrée dans la scène 3 de l’acte IV que nous analyserons ici. Nous verrons comment Don Juan se débarrasse de son créancier en abusant d’abord de civilités, puis en utilisant la familiarité. Finalement, nous verrons que son invitation à souper n’est rien d’autre que le point final de sa manipulation.
La manipulation de Don Juan est d’abord démontrée par le thème des civilités. Don Juan ne cesse d’utiliser des termes de politesse. « Je suis ravi » (l.1365), « « cet ordre n’est pas pour vous » (l.1368), « assis contre moi» (l.1381), « point de distance entre nous » (l.1387) ne sont qu’une série d’expressions qui, s’additionnant les unes aux autres ne feront qu’embarrasser M. Dimanche. D’ailleurs, celui-ci ne réussira qu’à balbutier des « fort obligé » (l.1370), «cela n’est rien » (l.1374), « je suis votre serviteur » (l.1377). Il ira même jusqu’à s’exclamer : « vous vous moquez » (1385), exclamation que Don Juan fera taire bien rapidement. M. Dimanche semble ainsi tout à fait conscient du