bipolarité
Les troubles psychiques et le souffle de la création ont longtemps semblé aller de pair. Une étude vient de vérifier ce pressentiment et démontre qu'il existe des liens bien réels entre les deux.
Artiste maudit et savant fou
«Il n'y a pas de génie sans un grain de folie». Cette phrase d'Aristote dans Poétique montre que l'association n'est pas nouvelle. Dans «Problème XXX», le philosophe s'interroge:
«Pourquoi tous les hommes exceptionnels du passé, en philosophie, en politique, en poésie ou dans les arts, étaient-ils manifestement mélancoliques?»
Cette idée est renforcée dans les représentations collectives par l'archétype romantique de l'artiste maudit hérité du 19e siècle. La créativité semble alors associée à la maladie mentale et aux addictions diverses. Van Gogh, Maupassant, Séraphine de Senlis… la liste est longue des artistes dont la vie et l’œuvre sont marquées par les pathologies psychiatriques.
Et la folie créative n'est pas l'apanage des artistes. L'image du savant fou est aussi classique. A l'instar d'Einstein, qui aurait été atteint du syndrome d'Asperger ou du génial mathématicien John Nash, prix Nobel d’Economie et schizophrène, dont la vie à est mise en scène dans Un homme d'exception.
Les diagnostics psychiatriques posthumes se multiplient et la psychobiographie tente d'expliquer certaines œuvres. Les hallucinations de Van Gogh lui auraient par exemple inspiré ses tableaux. Et la théorie de la gravitation de Newton devrait plus au trouble bipolaire qu'à une pomme.
La folie est tellement associée à l’archétype de l’artiste excentrique qu’elle est même devenue une pose. De Dali à Green Day ou Eminem, passer pour un fou est devenu un classique, presque un «must have» sur un CV d’artiste. Un culte de «l'artiste fou», comme si la formation qualifiante pour avoir ce statut n'était plus les Beaux Arts, mais un séjour en hôpital psychiatrique ou en centre de désintoxication.
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