Bioules support/surface
Bioules et l’art support/surface
Vincent Bioulès, Le Grand pin, 2007, fusain, pastel et estompe sur papier brun rose
Vincent Bioulès séjourna pendant en 2007 et en 2008 durant six mois à la villa Médicis. Il y réalisa une série de 90 dessins figurant Rome et la villa, avant d’en faire don en 2010 aux Beaux-arts de Paris qui en présente encore aujourd’hui une sélection. De grands formats colorés utilisant le pastel et la gouache voisinent avec des croquis extraits de ses carnets.
Bioulès peint le paysage sur un mode sériel. Pour lui, ceux-ci sont les portraits de lieux aimés avec la nostalgie que l’on accorde aux choses fragiles, en mutation et que l’on voudrait retenir. De grands dessins très proches de l’exercice pictural, fouillés, acérés, presque mécaniques, n’incitent en rien à l’éloge de la main. Les paysages recadrés très serrés sont réduits à un plan saturé par un dessin tramé qui organise des rythmes plus qu’il ne détermine des motifs. Ils semblent presque abstraits, ils sont le contraire d’une « marine » ou d’un panorama impressionniste. La série loin de cerner des instants comme chez Monet par exemple, loin d’arrêter une pose comme la photographie, mesure l’éternité en « gelant » le motif et en figurant des cycles inscrits dans nos traditions et notre culture. C’est souvent un sujet emprunté aux souvenirs d’enfance et à l’histoire de l’art. Pour Bioulès, un paysage comme un portrait doit être ressemblant, c’est là l’honnêteté du peintre figuratif par rapport à ce qui l’entoure et à ce qu’il aime. Mais dans ce genre aussi, il passe du particulier au général pour déclarer l’universalité du paysage.
Ce paysage, ce chaos du monde environnant, est organisé par la lumière et la couleur et unifié par l’exécution. Bioulès est à la recherche de la vérité en peinture comme l’était Cézanne quand il peignait la montagne Sainte Victoire. L’un et l’autre construisent une composition aux solides structures qui bloque l’horizon et s’étendant sur