Biographie d'une grosse
Un prénom difficile à porter car il semble vous forcer à être belle, comme tous les prénoms aux consonances italiennes.
Carla (comme Carla Bruni). Laetitia (comme Laetitia Casta). Monica (comme Monica Bellucci).
Lolita, Loana, Angelina.
Seulement voilà, tout le monde ne pèse pas le poids de Kate Moss (52 kilos environ, enfin, après le petit déjeuner...). Et ce qu’elle consomme en une semaine serait plutôt l’équivalent de ma ration journalière. Pour moi la salade vinaigrette allégée, ce n’est pas de la vraie nourriture. C’est de la nourriture pour mannequins lyophilisés, pas pour de vraies femmes. Car je suis une vraie femme. Avec de vraies formes. Même un peu trop. Quand j’ai fini mon hamburger et mes frites au Mac Do, j’achète le nouveau Elle, pour pouvoir médire de filles qui n’ont jamais dû en manger. Qui n’ont même jamais dû en voir. Alors je dis à ma copine Sylvia, qui, elle, met du 34 fillette et qui porte donc bien son nom italien, que je les plains, ces filles. Mais au fond, quand je découvre leur nouveau fiancé (dans le Voici, acheté juste après le Elle) et que je me rappelle que, moi, je suis seule...
Mais je ne suis pas seule, je suis célibataire, donc libre comme l’air. C’est ce que n’arrête pas de me répéter mon psy. Qui a la vilaine habitude de toujours parler en italique. « Sofia, vous n’êtes pas seule... »
Mais si, bien sûr que si, je suis seule. Célibataire, c’est bien l’autre nom pour dire seule, non ? Le petit nom gentil, mais qui désigne strictement la même situation désespérante... Je suis la bonne copine rigolote, mais qu’on n’a pas envie de sauter. Ou alors en fin de soirée, quand on a un peu bu. Mais qu’on n’a pas envie d’aimer.
J’ai un diplôme de compta, je ne suis pas si conne que ça. Je sais faire la cuisine, même si ce n’est que pour mes copines. Celles-là même qui me répètent sans cesse de ne pas me plaindre, qu’un mec, c’est vraiment chiant, ça ne range jamais ses affaires, ça s’endort pendant Sex in the