biographie anouilh
D’origine modeste J. Anouilh est né à Bordeaux en 1910. Après quelques temps chez le célèbre Jouvet où il exerce la profession de secrétaire il connait son premier succès avec la pièce L’Hermine en 1932. C’est aussi l’époque où il tient la gageure « de ne vivre que du théâtre ». C’est le Siegfried de Jean Giraudoux créé par Jouvet en 1928 qui lui révèle sa vocation. Ses autres maîtres furent, avec Musset et Marivaux, Claudel, Shaw et évidemment Molière.
Anouilh range lui-même ses pièces en cinq catégories : les pièces roses avec notamment le rendez vous de Senlis(1941) ; les pièces noires (L’Hermine) nouvelles pièces noires (Antigone en 1944); les pièces grinçantes avec Pauvres Bitos en 1956 ; les pièces brillantes (Colombe en 1951) ; et les pièces costumées (d’inspiration historique) avec le très célèbre Becket ou l’Honneur de Dieu en 1959.
(Toutes les pièces écrites après 1970 sont regroupés dans d’autres catégories)
La plupart des ces pièces offrent des dosages variés de « rose » et de « noir » avec une prédominance du sombre ou du « grinçant » même dans les pièces dites « brillantes ». En dépit d’une certaine fantaisie et génie comique, Anouilh est franchement pessimiste. Son œuvre se présente comme une révolte contre tout ce qui porte atteinte à la pureté de l’être. Révolte contre la tyrannie de l’argent, qui humilie les pauvres et les moins riches. Révolte contre les laideurs de l’existence et la mauvaise conduite, pour purifier sa conscience et régénérer sa vie. Ainsi dans Eurydice (1942) malgré la fraicheur de l’amour, le couple Orphée-Eurydice ne résiste pas à l’inconduite passée. Dans Antigone la vie même est rejeté car incompatible avec l’exigence nostalgique de pureté.
Avec les pièces « grinçantes » et « brillantes », la satire devient plus âpre, plus crispée : Anouilh s’en prend sans relâche au mythe de l’amour heureux ; il semble céder à la tentation du théâtre d’idée et critique la société moderne, la