Biographie algérie
C’est ainsi qu’en l’année 1947, toute la famille déménagea cinquante kilomètres plus loin, au grand désespoir de Maman qui se séparait pour la première fois de ses attaches natales et familiales. La petite maison que mon père avait trouvée pour nous abriter tous les quatre se trouvait loin du centre, plus exactement au quartier de la gare, car je ne l’ai pas dit, mais Mascara était une grande ville comparée à Saint-Denis du Sig. Cette petite maison donc, épousait l’angle de deux rues ; je dis « angle » mais je devrais dire plutôt « arc » parce que le mur de la chambre à coucher des parents était courbe ! Outre cette chambre, ce logis se composait d’une salle à manger par laquelle on entrait, d’une cuisine et d’une pièce située de l’autre côté d’une petite cour, laquelle cour était partagée avec une autre locataire, Madame B... Cette dame était veuve ; elle nous avait vendu un poste de radio « Ducretet-Thomson » car nous n’en avions pas et cela divertissait maman qui s’ennuyait toute seule. Cette T.S.F nous a suivis longtemps dans tous nos domiciles ; c’est moi qui l’ai abandonnée à Saïda, quinze ans plus tard, mais je m’en souviens encore parce qu’elle est l’instrument de mon premier souvenir radiophonique : la mort de notre champion de boxe, Marcel Cerdan, en 1949. Entre la cuisine et cette pièce séparée où nous avions entreposé le superflu, la cour formait une espèce d’espace rien que pour nous et celui-ci était surmonté d’une vigne en forme de treille d’où pendaient d’énormes grappes de raisin que