Avec l’essor régulier de la communication et de ses techniques depuis près de quarante ans, Bernard Miège a décelé l’émergence d’un nouveau modèle d’action communicationnelle qui suit une dynamique qui lui est propre mais qui n’était pas prévisible. Il le développe ainsi dans le chapitre VII de La société conquise par la communication intitulé « la généralisation des relations publiques. »
A l’époque où la France était médiatiquement faible de part l’épuisement de sa presse régionale quotidienne et de la difficile transparence de ses activités communicatives publiques, elle est aujourd’hui un pays où s’est développée la plus importante communication accompagnée d’une généralisation des relations publiques. Ces relations sont étendues à un ensemble de champs sociaux (religion, culture, entreprise, voire club sportif) qui nous pousse à considérer la communication comme un « puissant activateur des changements sociaux et culturels. »

Les Tic : entre réalité et illusion
Les nouvelles Technologies de l’information et de la communication sont en véritable connexion avec la généralisation des relations publiques, en particulier depuis qu’Internet est devenu accessible. Le Web, les blogs, la téléphonie mobile appartiennent aux Tic qui ont permis à la fois une médiatisation des relations publiques et une informationalisation de la société. Les sites Internet par exemple court-circuitent déjà les médias traditionnels et créent leur propre information, ce qui pose le problème non pas de la quantité des informations diffusées mais plutôt de l’authentification et le croisement des sources. L’émetteur est peu identifié dans ses spécificités commerciales, industrielles ou politiques et ses sources s’autolégitiment c’est-à-dire qu’elle ne passe pas par le journaliste, censé rétablir un axe de vérité. On parle dans ce cas de production hors-médias où, comme le reprend Bernard Miège, l’information devient « unilatérale et tendancieuse » et vise ainsi à instrumentaliser